lundi 18 juillet 2011

Les vendeurs des bords de route

Le midi Libre fait la lumière sur les vendeurs de fruits et légumes des bords de route :

Midi Libre, édition du 17/07, article de Aurélie Delmas

Dès la fin du mois de mai et jusqu’à la fin du mois de septembre, les stands de fruits et légumes font leur apparition au bord des routes. “Produits de pays”, “Fruits et légumes de France”, “Producteur”, les enseignes fleurissent et il est parfois difficile de s’y retrouver. Or, cet achat de proximité ne garantit pas automatiquement des produits locaux.

Les points de vente doivent obtenir des autorisations communales et départementales. Sécurité routière, étiquetage et balances sont contrôlés par la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi. "Une majorité des stands est parfaitement conforme aux normes", résume Jean-Claude Moscardo, du pôle Répression des fraudes. Ses services ont déjà procédé à une trentaine de contrôles cet été. À noter pour le client qu’aucun contrôle ne concerne la fraîcheur des fruits et légumes. Or, ils sont parfois achetés “de second choix”, autrement dit déjà mûrs.

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Carole et Joseph revendent des fruits et légumes route de Maurin, près de Montpellier. L’an dernier, ils ont dû changer leurs enseignes “fruits de pays” pour “de France”. Cela signifie que plus de 65 % des produits sont hexagonaux. "85 % de nos produits viennent du Gard ou de Mauguio, dans l’Hérault, détaille Carole. Le reste, bananes, kiwis, ananas, vient du marché gare. Mais toutes les origines sont précisées. C’est obligatoire et les clients tiennent à savoir."

Michel Garcia est producteur de fruits à Villeveyrac, dans l’Hérault, et élu à la chambre d’agriculture. Il regrette le manque de distinction entre les emplacements de producteurs et ceux des revendeurs. Michel réalise 40 % de son chiffre d’affaires au bord de la route, le reste sur les marchés. "On se retrouve confrontés à des gens qui vendent des produits achetés pour partie à des producteurs locaux, mais aussi d’ailleurs, déplore-t-il. Voire des produits volés. L’an dernier, on m’a dérobé 500 kg d’abricots." Des affirmations très difficiles à prouver.

De leur côté, Carole et Joseph soutiennent entretenir de très bons rapports avec les producteurs dont ils sont clients. D’un point de vue fiscal, les producteurs eux-mêmes peuvent compléter ponctuellement leur gamme par 30 % de produits achetés.

"Nous voulons que tout produit revendu soit signalé, précise Jean-Claude Moscardo. L’information du consommateur doit primer sur la règle fiscale." La situation devrait donc s’éclaircir sous peu. Une initiative de la chambre d’agriculture va dans le même sens. "On va équiper les stands des cultivateurs bénéficiant de l’attestation des producteurs vendeurs de Mauguio et Carnon d’une affichette", annonce Sylvie Ginisty. Si l’opération est étendue, les consommateurs pourront faire leurs achats en bord de route en toute transparence.

Marchés réservés
Certains marchés sont exclusivement réservés aux producteurs locaux.
Soutenus par les chambres d’agriculture, ils excluent les revendeurs. En principe, le producteur ou un de ses proches doit être présent sur place afin de répondre aux questions des consommateurs.
Soixante-trois marchés sont répertoriés en Languedoc-Roussillon et en Aveyron.
Toutes les dates par département : www.marches-producteurs.com.


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